Projet PIMIENTO: « Atteinte au sol et au paysage inacceptable »

Projet PIMIENTO: « Atteinte au sol et au paysage inacceptable »
Projet PIMIENTO: « Atteinte au sol et au paysage inacceptable »

Projet PIMIENTO

Face à l’opposition rencontrée, notamment celle de l’association Chablair, la MIGROS renonce à ce projet qui ne va, en aucun cas, dans le sens d’une agriculture durable.

Lire l’article du 24H.

Le projet

La société Ecoserre SA, projette la construction d’une serre avec dispositif de chaleur à distance sur le territoire de la commune de Collombey-Muraz, au lieu-dit « Pré de Moura ». Ce projet est financé par la Migros.
Il s’étend sur une superficie d’environ 30 hectares et a pour but la production de poivrons et accessoirement de tomates et concombres. Ces légumes seront distribués par la Migros.
La chaleur proviendra de la SATOM (récupération de la chaleur résiduelle de température trop basse pour une utilisation dans le réseau existant de chauffage à distance).
Ce projet nécessite une modification partielle du plan d’affectation des zones (PAZ) et la réalisation d’un plan d’aménagement détaillé (PAD). La zone agricole classique devrait être classée en zone agricole spéciale (selon l’article 16a, al. 3 LAT) pour permettre d’y construire une installation de production hors-sol.

 

Motivation et arguments de la Migros

Les légumes importés seront à l’avenir cultivés en Suisse, ce qui permettra de réduire l’impact environnemental de cette production de légume à contre-saison.
En comparaison d’une production aux Pays-Bas chauffée au gaz naturel, cela représente une réduction des émissions de CO2de 24’000 t/an, soit l’équivalent de 7,5 mios de litres de mazout.
L’économie valaisanne sera renforcée par le transfert de la production de l’étranger vers le Valais et par l’investissement de CHF 45.- mios dans l’agriculture régionale.
Les compétences locales seront accrues et un nouveau marché « poivrons du Valais » sera ouvert.
120 place de travail seront créées dans la région.
Le projet contribue à une utilisation efficiente des ressources (circuit fermé de l’eau, lutte parasitaire biologique, maladies contrôlées par climat et hygiène, gestion optimale des déchets verts)

 

Les arguments de Chablair contre le projet

Le projet a une emprise d’environ 30 ha sur les meilleures terres agricoles de la région, voire de Suisse. Malgré toutes les mesures prévues pour protéger les sols, ces derniers seront inévitablement dégradés durablement. Les compensations de SDA prévues sur 8,4 ha seulement, correspondent à des terrains agricoles de moindre valeur, dispersés dans la plaine et pour certains enclavés ou attenants à la zone industrielle de l’ancienne raffinerie Tamoil.
Les promoteurs du projet reconnaissent que la construction de 20 ha de serres aura une atteinte paysagère élevée. Les mesures d’intégration prévues (allée d’arbres d’avenue et/ou haie le long du canal des Glariers), ne permettront pas une véritable intégration paysagère, mais tout au plus un léger masquage pour les habitants de Muraz. Les serres seront toujours très visibles depuis les coteaux, provoquant ainsi une dégradation durable du paysage agricole de la plaine.
La biodiversité sera fortement altérée avec l’aménagement d’immenses surface en dur.
La production de poivrons et autres légumes met en péril la survie des producteurs locaux. La majorité des emplois prévus seront non qualifiés et offriront des conditions de travail précaires. Ceci va à l’encontre des objectifs du développement durable.

 

Conclusion

L’utilisation de la chaleur résiduelle disponible à la SATOM est louable. Mais le projet présenté est disproportionné et mal situé. N’aurait-il pas pu être planifié sur les terrains déjà affectés en zone industrielle de l’ancienne raffinerie Tamoil, une fois celle-ci démantelée et les terrains assainis ? Un projet de moins grande envergure, combiné avec une véritable intégration paysagère (serres alternant avec des couloirs verts (arbres, arbustes et prairies, etc) aurait représenté une mise en valeur intelligente de cet ancien site industriel, ceci sans provoquer un mitage supplémentaire de la plaine agricole.
Si une telle variante de projet n’est pas viable, on doit alors se demander s’il est raisonnable de promouvoir la production de légumes de contre-saison dans nos régions.