Usine Djéva : « Des fumées bleues qui interpellent »

Usine Djéva : « Des fumées bleues qui interpellent »
Usine Djéva : « Des fumées bleues qui interpellent »

Usine Djévahirdjian 

Des pierres scientifiques

Implantée à Monthey depuis 1914, l’usine Hrand Dvéjahirdjian – appelée plus communément Djéva – fabrique des cristaux de synthèse destinées à l’industrie et à la bijouterie. Occupant une surface d’un hectare, cette industrie est située à l’entrée sud de la ville, en face du site chimique.

Mode de fabrication 

Le procédé de fabrication des pierres scientifiques consiste à faire fondre de l’alumine au moyen d’un chalumeau oxhydrique. La très haute température à laquelle sont portés les fours ainsi que les diverses techniques appliquées permettent d’obtenir le crostal de synthèse recherché, lequel est ensuite commercialisé à travers le monde.

Comme toute industrie qui utilise et transforme des substances chimiques, l’usine Djéva émet dans l’atmosphère environnante des rejets polluants dont les résidus d’oxyde de soufre constituent, avec les poussières, les principaux composants.

Une fumée bleue qui interpelle

A réitérées reprises des dégagements de fumée, teintés d’une couleur bleuâtre plus ou moins intense, ont été constatés de visu au sortir de la cheminée de l’usine.

Inquiète par cette coloration présumant la présence de soufre, l’association CHABLAIR s’est adressée récemment au Service de l’environnement (SE) du canton du Valais et lui a soumis plusieurs question en relation avec l’OPair et le respect de ses normes dans le cas d’espèce.

Une réponse mi-figue, mi-raisin

Si, dans ses courriers, le Service précité a répondu que le dernier contrôle effectué a permis de constater que les normes Opair étaient respectées tant en ce qui concerne les émissions d’oxydre de soufre et les rejets de poussière dans l’atmosphère, il est resté muet sur la fréquence des mesures de contrôle effectuées et sur la nature des poussières autres que l’oxyde  de soufre.

Estimant que les conditions nécessaires ne sont pas réunies, cet office a révélé que la cheminée de l’usine n’est pas équipée d’analyseur d’émissions en continu; pour CHABLAIR, il s’agit là d’une interprétation plutôt restrictive de l’article 13 alinéa 4 Opair et les références aux normes allemandes ainsi qu’aux pratiques bâloises invoquées à l’appui de cette appréciation n’ont pas de portée contraignante.

L’absence de contrôles et d’enregistrements en permanence empêche ainsi

de disposer de résultats sur le moyen terme (cinq ans par exemple) et de savoir si des pics d’émissions d’oxydes de soufre ou de poussières ont été constatées au cours d’une période déterminée.

En définitive et même si la présence de métaux lourds a été exclue,la situation n’est pas des plus satisfaisantes en ce qui concerne la protection de l’air et l’association CHABLAIR demeurera attentive et vigilante sur ce dossier.